BULLETIN

 

          ADFE-GRECE

 

             Athènes

 

Septembre-Octobre 2003

 

A LA UNE : L’élection de Schwartzeneger au poste de Gouverneur de la Californie, l’état le plus peuplé des Etats-Unis d’Amérique et la cinquième économie du monde, avec 47,8% des suffrages exprimés par des citoyens plus nombreux que d’habitude à aller voter, laisse pantois. Bien sûr, la démocratie a déjà laissé passer Berlusconi, Bush, Sharon …sans parler d’Hitler, Mussolini et d’autres dirigeants dangereux pour la santé physique sinon mentale de l’espèce humaine. Peut-être que Schwartzy n’est qu’un exterminateur d’opérette, bien moins dangereux que les précités. Sans présager de ce qui sera exterminé, il reste que le fait d’élire des acteurs de cinéma à des responsabilités suprêmes est un phénomène étrange pour les européens. Bien sûr il y a le précédent de Reagan, et pour la Californie, il ne faut pas oublier que Clint Eastwood, un autre cow- boy de fiction, a été élu maire d’une grande ville. Ce phénomène peut être inquiétant si on considère, comme beaucoup d’Européens,  la Californie comme l’avant-garde de la civilisation occidentale. C’est cela qui devrait être à discuter. Concernant les idées d’avant-garde pour la démocratie, l’Europe a déjà eu Coluche et la Cicciolina. Bien qu’on puisse douter des motivations de cette dernière, il reste que le vote pour ces deux personnages signifiait, pour les citoyens français et italiens un désaveu du système politique, une critique de la démocratie représentative. Coluche lui-même, parce qu’il connaissait sa place, ne voulait pas être président, il savait que le système était à critiquer, à améliorer, mais malgré son génie, ou plutôt grâce à cela, il savait aussi que ce n’était pas à lui de transformer le rêve en réalité. Est-ce que la presque majorité des citoyens californiens a désavoué le système démocratique américain ou bien croit-il que la vie est un grand cinéma ? Et les Européens suivront-ils l’exemple californien en envoyant Christophe Lambert à l’Elysée ou se rendent-ils compte déjà que le rêve américain n’est que du cinéma ?    La rédaction

                                                                                                                                     

Sommaire

Page 1 : A la une - nos rendez-vous 

Page 2 : Les élections au CSFE -

Assemblée Générale del’ADFE à Paris

Page 5 : Annonce sur lespasseports - point de vue politique : Nouveau parti enpréparation

Page 6 : Point de vuepolitique : La révolution sioniste estmorte

 

 


Rédaction

FrédéricBENDALI : 210 69 98 132frej@e-free.gr

TianaKRAUSS : 210 36 11 518tjana@otenet.gr

Contactsavecl’ADFE-Grèce

ChantalPICHARLES : 210 60 13 848manuchan@otenet.gr

ElisabethCHALKIADAKIS : 210 61 25 061ebourdon@hol.gr

BernardJENKINS : 210 65 11 163bernard@microchip.gr

HélèneTSIPOURIDOU: 697 77 77 825

FrançoiseAVGERI: Thessalonique: 2310 31 10 83

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

Prochaines rencontres intéressantes

 

Les 24, 25 et 26 Octobre ATTAC Grèce organise des réunions de ses délégués à Egine. Ses sympathisants en Grèce pourront rencontrer la trentaine de délégués attendus (de France: Cassen, Nikonoff et Ventura).

Si cela vous intéresse indiquez-le nous (pour apprendre les détails et prévenir les organisateurs).

 

 

   

 

 

Les élections au CSFE

 

Tous les 6 ans, en Juin, les français inscrits dans un des consulats des 48 circonscriptions électorales du CSFE sont appelés à élire leurs 150 délégués.

 

Six ans, c’est long, et la propagande électorale étant limitée, les Français qui, déjà, ne s’en soucient guère l’année où ils devraient voter, n’y pensent pratiquement plus les cinq suivantes.

Pourtant le CSFE, simple conseil du Ministère des Affaires Etrangères à sa création en 1948, est devenu les années 80 une composante encore discrète mais non négligeable de notre système législatif, après que l’ADFE (Une invention de Mitterand) eût obtenu qu’il forme le corps électoral de 12 sénateurs (au lieu de 2) élus par et parmi ses membres, eux-mêmes éligibles par tous les Français de l’étranger inscrits dans un consulat (1,1 millions actuellement), et non plus désignés comme avant par les ambassadeurs sur recommandation des notables français de leur zone.

Et en 6 ans le CSFE a évolué, même dans sa composition. D’abord parce que les circonscriptions sont divisées en 2 groupes de continents (Europe, Asie, Australie pour nous) où l’on vote en alternance. Ainsi tous les trois ans de nouveaux délégués viennent remplacer ceux qui ne sont pas réélus : 31 sur 75 en Juin dernier pour le groupe Amériques-Afrique (moins la côte d’Ivoire retardée par les événements). Ensuite parce que ces élections sont suivies un an plus tard par celles de nos sénateurs qui arrivent au terme de leur mandat (ou parfois de leur endurance ou de leur vie !), et qui, non réélus, cèdent leur place à de nouveaux délégués : cas des sénateurs Maman, de Cuttoli et d’Ornano, remplacés fin Septembre 2001 par MM. Cointat, Duvernois et Guerry. La prochaine rotation est juste dans un an.

Ces changements d’élus peuvent conduire à une évolution politique, car pratiquement tous les candidats au CSFE se présentent sur des listes proches de partis politiques et, après leur élection, s’inscrivent à un des quatre groupes constitués :

-          l’ADFE, qui s’est retrouvée diminuée ce 1er Juin de 5 élus, et qui en a  47,

-          l’UFE-DIL (ex UDIL)                 «                             de 2  «   ,          «     40,

-          l’UFE-R (ex RPR),            augmentée                    de 5  «   ,         «       33,

-          Le RFE                                     «                            de 1  «   ,          «       27,

-          Les élus Non-Inscrits  qui ne sont plus que 3 à ce jour.

Les trois derniers groupes pratiquent une politique commune au sein de l’ « intergroupe », notamment pour les votes de « vœux » et motions en séances plénières, mais se présentent séparément dans la constitution des commissions et de leurs comités. Tous les partages de place et de responsabilités entre les groupes du CSFE se font, selon le règlement, à la proportionnelle du nombre de leurs élus. A l’intérieur des groupes les affectations se font autant que possible par consensus et par vote au besoin.

A noter que les 12 sénateurs  et les 16 membres désignés par le ministre rejoignent le groupe de leurs choix, mais ne participent pas à certains votes.

 

L’ADFE, seul groupe orienté à gauche, « pèse » ainsi 32% face aux trois autres qui, par alliance, suivent au CSFE une politique de droite dans la ligne du gouvernement. Leurs 9 sénateurs sont inscrits à l’UMP.

                                                                                                                                                                 
Bernard

 

 

Assemblée générale du 30 août 2003

(Rapport du Comité National de l’ADFE)

 

L’assemblée générale 2003 de l’ADFE-Français du monde pour l’année fut ouverte par le Président Guy Penne. Après quelques phrases de bienvenue il a passé la parole au Secrétaire général pour la présentation du rapport d’activités de l’année écoulée.

 

Celle-ci a été marquée, notamment, par des résultats mitigés aux élections au CSFE, par le changement des interlocuteurs habituel de l’ADFE dans l’administration, et par une baisse drastique de la subvention. Et le climat de crise qui règne dans le monde n’a fait qu’accentuer la tension et le malaise. Pour plus de détail on se reportera au  rapport d’activités du Conseil d’administration envoyé en juillet dernier aux sections.

 

Rappelons toutefois quelques points abordés lors de cette présentation.

 

 

¨       Concernant les interlocuteurs de l’ADFE dans les administrations, il a été remarqué un déplacement des rôles des nouveaux responsables : les fonctionnaires prennent des décisions en lieu et place des politiques, anticipant parfois sur les prises de position de ces derniers, contribuant ainsi à fausser les débats.

 

¨       Le traditionnel stage de l’ADFE, destiné cette année aux nouveaux élus, a semblé correspondre pour l’essentiel aux attentes des participants.

 

¨       Marie-Christine Aubry, responsable de la communication au sein du Bureau national, a ensuite fait le bilan de son secteur d’activités, après avoir passé plusieurs années à ce poste. Avec émotion, elle a remercié les personnes avec lesquelles elle a travaillé à la communication de notre association dans tous les domaines concernés :  ADFE - Mode d’emploi, réactualisé chaque année, maintenant disponible aussi sur internet et en CD-rom, site internet de l’ADFE-FdM, journal Français du Monde, affiches, dépliants, communiqués de presse, participation à des manifestations culturelles ou politiques, etc.

Elle a présenté son successeur, Philippe Loiseau, en souhaitant que son élection au Conseil d’administration lui permette de prendre cette responsabilité.

 

¨       Le Trésorier, Bernard Troncin, a ensuite présenté la situation financière de l’ADFE

 

¨       Le Président a fait ensuite une allocution pour lancer le débat.

Il a insisté tout d’abord sur la nécessité pour l’ADFE de s’ouvrir à d’autres forces, de toucher un public plus vaste. Puis il a demandé que le rapport d’activités présenté par Renaud Andrieu soit accepté. Enfin il a dressé le bilan de l’année écoulée.

En constatant la réduction des crédits dans tous les domaines, il a déploré qu’elle vienne accroître les difficultés des recrutés locaux. Cependant il s’est félicité que l’aide apportée par les bourses scolaires se maintienne à ce niveau.

Le Président a ensuite parlé des résultats des élections au CSFE, s’attachant à en tirer les leçons pour l’avenir. Les Français se sentent de moins en moins concernés par les enjeux politiques et bon nombre ne connaissent pas l’existence du CSFE et rarement l’existence du délégué de leur circonscription. A l’heure actuelle, la commission temporaire de la réforme, mise en place pour procéder à une révision du CSFE, a obtenu quelques résultats et, une fois ceux-ci acceptés par le parlement, les Français de l’étranger devraient avoir une autre perception de cette institution.

 

Guy Penne a enfin demandé que l’ADFE se redéploie, s’ouvre à  d’autres couches sociales (cadres  des grandes entreprises, responsables de petites entreprises, les commerçants et les fonctionnaires des ambassades, des consulats, membres d’ONG). Il a alors ouvert le débat.

 

 

Ø       Thèmes d’intervention des participants :

 

- Sur les évènements qui se sont déroulés dans le monde  au cours de l’année écoulée : le soutien des sénateurs et du secrétariat général a permis d’affronter les difficultés. A ce propos, l’article de qualité de Marc Villard sur le SRAS, dans Français du Monde, à propos des épidémies, a donné l’ampleur de la crise et situé les véritables problèmes. A propos de l’affaire « Touria Tiouli» la représentante des Emirats Arabes Unis a remercié tous ceux qui se sont manifestés à cette occasion, particulièrement le Bureau national. Elle s’est félicitée du caractère associatif et solidaire de l’ADFE lors de telles situations.

 

- Le suivi des Français dans le monde : un « état d’urgence » a pour effet de « ramener » les Français vers les autorités françaises alors qu’ils avaient souvent par le passé négligé de se faire connaître. A cet effet les listes d’adhérents ADFE, lors des attentats à Bali  et de l’épidémie du SRAS, ont permis  de recenser et de positionner la population française parfois isolée ou très éloignée des centres. Afin d’avoir un suivi des Français se déplaçant dans le monde, il serait  intéressant que les sections fassent connaître les arrivées et les départs des compatriotes en utilisant le Forum internet ADFE-Français du monde.

 

- L’Association Nationale des Françaises à l’Etranger (ANFE), par la voix de sa Présidente Andrée Audibert, a présenté les activités. Elle ne se situe pas en concurrence avec l’ADFE, mais en complément. Elle recherche les contacts avec d’autres associations de femmes françaises ou organisations féminines locales. La présidente a regretté, toutefois, que l’ADFE ne semble pas chercher, en particulier en Afrique, des contacts avec la population. Luttant pour le droit et la reconnaissance des femmes, elle exhorte celles-ci à voter lors des élections quelles qu’elles soient. N’ayant trouvé personne pour prendre la relève, elle souhaite quand même partir en donnant sa démission. Guy Penne l’a félicité pour son œuvre et a formé des vœux pour que quelqu’un reprenne son travail, fruit de longues années d’acharnement et de courage.

 

- Montant de la cotisation : plusieurs intervenants ont demandé si la cotisation à 16 euros sera maintenue. Certains ont proposé que le tarif soit revu  en fonction du pays ou  des revenus. Une telle proposition  est toutefois difficile à concevoir.

 

- Les élections vues  par les candidats. Ils ont été unanimes à dire que le soutien apporté par le secrétariat général contribue à motiver sur le terrain, particulièrement lorsque le candidat est éloigné et seul dans sa région. Les messages d’encouragement et de félicitations sont autant de gages « qui font chaud au cœur ».

Ils ont souligné les difficultés à succéder à un délégué absent du terrain et insisté sur le fait que la réussite tient à un perpétuel travail  social et culturel. Cela est fondamental. De même l’attitude du délégué sortant peut faciliter une campagne lorsqu’il soutient le nouveau candidat et, au contraire, être préjudiciable quand il refuse de passer le pouvoir. Chacun des intervenants s’est accordé à dire que les électeurs ADFE ne sont plus les mêmes, du fait du changement des populations expatriées. Il a été aussi remarqué que les bi-nationaux  devront pouvoir trouver au sein de l’ADFE des réponses aux questions les concernant, si celle-ci veut les conserver. En conclusion des débats Monique ben Guiga a fait remarquer que les sénateurs se sont rendus sur le terrain chaque fois que cela leur était demandé.

 

- La fonction de délégué : certains ont demandé que des mesures soient prises à l’encontre des candidats qui ne font pas leur travail au cours de leur mandat. Par ailleurs il a été envisagé par un intervenant la possibilité de mettre un délégué placé auprès de l’ambassadeur. Il lui est répondu que ce serait créer un « super-délégué » et que la solution tenait avant tout dans le renforcement des pouvoirs des délégués, tel qu’il est prévu par la commission temporaire de la réforme du CSFE.

 

- Les questions relatives à l’enseignement et à la culture. A l’heure actuelle, de plus en plus d’Instituts français ferment. Les Alliances françaises ne peuvent les remplacer, faute de gens intéressés à les gérer.  Les personnes employées dans les Instituts se trouvent au chômage et ont du mal à retrouver un emploi sur place. Claude Vincensini a rappelé l’attitude solidaire de l’ADFE pendant les mouvements de grève des mois de mai et juin. Elle avait déjà anticipé les difficultés que l’AEFE subit à l’heure actuelle. Certains participants ont demandé que l’ADFE se mobilise davantage derrière les personnels de l’AEFE.

 

è Le rapport d’activités est approuvé à l’unanimité.

è Le rapport financier est approuvé à l’unanimité moins une abstention.

 

La séance est levée.

 

Elle a repris à 14h30 avec l'intervention magistrale d'Antoine Sfeir, directeur des Cahiers d'Orient. Antoine Sfeir a fait un tour d'horizon de la situation actuelle au Moyen-Orient en faisant référence à l'Histoire et en souhaitant une "reconquête culturelle", gage de paix et de développement.

 

Puis vers 16h30 l'assemblée a procédé au renouvellement du tiers du Conseil d'administration et à l'élection des membres de la nouvelle commission des conflits. Les candidats se sont présentés et les opérations de vote se sont poursuivies jusqu'à 18h30, heure à laquelle les résultats ont été proclamés (Voir pièces jointes).

Le président a donné lecture du nom des élus, convoqué la réunion immédiate du Conseil d'administration et clos l'assemblée générale 2003, non sans en avoir remercié tous les participants.


                   
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Annonce de la nouvelle réglementation pour l’obtention de passeports au Consulat


Vous trouverez ci-dessous une note d'information que diffusent actuellement les Consulats de France, note relative à la suppression précipitée de délivrance de passeport traditionnels par les postes diplomatiques depuis le 1er octobre. Alertée par plusieurs délégués et responsables de section sur les conséquences d’une telle décision, Monique Cerisier ben Guiga a immédiatement réagi en posant une question écrite au ministre des Affaires étrangères, alors que le secrétariat général de l'ADFE écrivait au Directeur des Français à l'Etranger (documents joints). Pour sa part Marc Villard, vice-président ADFE du CSFE, a proposé à ses deux collègues vice-présidents d'interroger eux aussi, au nom du CSFE, le ministre. Nous vous tiendrons informés des suites, malheureusement peu probables car la mesure est la compensation requise par les Américains à l’allongement des délais dans l’exigence de passeports sécurisés pour l’entrée aux Etats-Unis.

 

 

 

NOTE D'INFORMATION sur la délivrance des passeports sécurisés.


  A compter du 1er octobre 2003 les Ambassades et Consulats ne sont plus autorisés à délivrer des passeports valables 10 ans (ou 5 ans pour les mineurs).Seuls les passeports d'urgence, valables 6 mois (et très exceptionnellement 1 an sous certaines conditions) pourront être délivrés localement. Les passeports sécurisés à lecture optique – modèle "Delphine " - sont délivrés pour les Français résidant à l'étranger par le Centre de Traitement des Documents Sécurisés à Nantes. Le dossier de première demande ou de renouvellement doit être, comme auparavant, déposé à la section consulaire selon les modalités habituelles (sauf pour le nombre de photos qui sera de 3 au lieu de 2). La comparution personnelle est exigée lors du dépôt de la demande. En cas de délivrance par la section consulaire d'un passeport d'urgence (à 30 euros) une demande de passeport sécurisé " Delphine " (à 60 euros) devra obligatoirement être instruite simultanément. Le passeport d'urgence ainsi délivré devra être rendu lors de la remise du passeport " Delphine " en provenance du Centre de Traitement des Documents Centralisés. Ces dossiers seront envoyés par valise diplomatique à Nantes, les
délais de traitement seront de plusieurs semaines.
NB : Les autorités américaines ont reporté au 26 octobre 2004 l'obligation de présenter un passeport à lecture optique pour entrer aux Etats-Unis sans visa.

 

 

 

POINT DE VUE  POLITIQUE     

 

Nouveau parti en préparation

 

Il s’agit d’un parti qui peut intéresser un grand nombre d’entre nous puisque ce serra un parti de gauche !

En effet, la gauche du Parlement européen était jusqu’à maintenant organisée en groupe comme cela se fait aussi dans les parlements nationaux, et une partie de cette gauche, celle qui se dit « nouvelle » se retrouvait dans un Forum, dont les initiales anglaises sont NELF (New European Left  Forum).

La droite possède depuis belle lurette son parti au niveau européen puis les socialistes s’y sont mis. Donc si parti il y a ce sera le troisième du Parlement européen.

L’idée d’un parti de la gauche européenne revenait pendant les sessions du Forum depuis un certain temps mais il y avait beaucoup de réticences vu les bons souvenirs des la IIIème Internationale par exemple…

Mais voilà il paraît que les choses arrivent à maturation et il y eu une rencontre à Madrid le 21 septembre où se sont retrouvés (pour la 4ème fois) :  La Gauche unie espagnole (qui organisait la rencontre), le « Synaspismos » de Grèce et le PCF qui ont présenté à trois la déclaration de création du nouveau sujet politique européen ; le Parti du Socialisme Démocratique d’Allemagne présentera quant à lui le projet des nouveaux Statuts ; sont invités tous les partis du groupe parlementaire de gauche du Parlement européen (dixit « Avghi » du dimanche 21 septembre).

Nous attendons avec intérêt cette nouvelle initiative pour voir combien cette gauche sera à gauche, combien elle sera nouvelle et combien elle sera européenne !?!

Peut-être que la gauche se remet-elle d’avoir pris le Mur de Berlin dans la figure ?

A SUIVRE…..(avec attention et circonspection)

 

Tjana Krauss

 

 

 

 

 

La révolution sioniste est morte

 

Nous présentons ici des extraits d’un article initialement paru dans le journal israélien Yediot Aharonotavec le titre ci-dessus, par Avraham Burg (Avraham Burg, député du Parti travailliste israélien, est  ancien président de la Knesset  entre 1999 et 2003, ancien président  de l'Agence juive),  traduit de l'hébreu par Lucien Lazare et paru dans  LE MONDE le 11.09.03. |


‘[…] La révolution sioniste reposait sur deux piliers : la soif de  justice et une équipe dirigeante soumise à la morale civique.  L'une et l'autre ont disparu. La nation israélienne n'est plus  aujourd'hui qu'un amas informe de corruption, d'oppression et  d'injustice. La fin de l'aventure sioniste est déjà à notre porte. Oui, il est devenu probable que notre génération soit la dernière du sionisme. Après elle, il restera ici un Etat  juif méconnaissable et haïssable. Qui de nous voudra en être  le patriote ? […] Ce n'est pas pour inventer des armes  sophistiquées, des instruments d'irrigation au goutte-à-goutte, des programmes de sécurité informatique ou  des missiles antimissile que le peuple juif a survécu. Notre  vocation est de devenir un modèle, la "lumière des nations",  et nous avons échoué. La réalité, au terme de deux mille ans de combat pour la  survie, est un Etat qui développe des colonies, sous la  houlette d'une clique corrompue, qui se moque de la morale  civique et du droit. Un Etat géré au mépris de la justice perd  la force de survivre. Demandez à vos enfants lequel d'entre  eux est sûr de vivre ici dans vingt-cinq ans. Les réponses les  plus clairvoyantes risquent de vous choquer, parce que le compte à rebours de la société israélienne a commencé. […]Tout édifice bâti sur l'insensibilité à la  souffrance d'autrui est appelé à s'effondrer avec fracas.  Attention à vous ! Vous dansez sur un toit reposant sur des piliers qui chancellent ! Parce que nous restons indifférents à la souffrance des femmes  arabes retenues aux barrages routiers, nous n'entendons plus  la plainte des femmes battues derrière la porte voisine de notre demeure, ni celle des mères célibataires luttant pour  leur dignité. Nous avons cessé de dénombrer les cadavres des  femmes assassinées par leur conjoint. Indifférents au sort des  enfants palestiniens, pourquoi sommes-nous surpris de les  retrouver un rictus de haine à la bouche, se faisant exploser  en martyrs d'Allah là où nous venons pour nos loisirs
parce  que leur vie est un tourment, dans nos centres commerciaux  parce qu'ils n'ont même pas l'espoir de faire, comme nous, des emplettes. Ils versent le sang dans nos restaurants pour nous couper l'appétit. Chez eux
à la maison, enfants et parents souffrent de la faim et de l'humiliation.
[…]Aussi longtemps qu'un Israël arrogant,  terrorisé et insensible à soi-même et à autrui fera face à une Palestine humiliée et désespérée, nous ne pourrons pas nous  maintenir. […] Sans l'égalité complète pour les  Arabes, il n'y a pas de démocratie. Conserver à la fois les  territoires et une majorité juive dans le seul Etat juif tout  en respectant les valeurs de l'humanisme et de la morale juive  est une équation insoluble. […] Si c'est la démocratie que vous voulez, vous avez deux options  : soit renoncer au rêve de l'Eretz Israël dans sa totalité,  aux colonies et à leurs habitants, soit octroyer à tous la  pleine citoyenneté avec droit de vote aux législatives, y  compris aux Arabes. Dans ce dernier cas, ceux qui ne voulaient  pas les Arabes dans l'Etat palestinien voisin les auront aux  urnes, chez eux-mêmes. […] Ou bien l'illusion d'un rempart de barbelés, des  barrages routiers et des kamikazes, ou bien une frontière  internationale consentie mutuellement, et Jérusalem capitale  commune des deux Etats. Il n'y a, hélas, pas de premier ministre à Jérusalem. Le  cancer qui ronge le corps du sionisme a déjà atteint la tête.  Les métastases fatales sont là-haut. […] Et l'opposition ? Pourquoi garde-t-elle le silence ? Parce que  c'est l'été ? Parce qu'elle est lasse ? Parce qu'une partie de  mes camarades souhaitent un gouvernement à tout prix, fût-ce celui de l'identification avec la maladie de préférence à la  solidarité avec les victimes de la maladie ? Il n'est plus  question de travaillistes face au Likoud, de droite contre la gauche. A la place de tout cela, il faut opposer le permis au prohibé,  la soumission à la loi contre la délinquance. On ne peut plus  se contenter d'une alternative politique au gouvernement de  Sharon. Il faut une alternative d'espérance à la mise en ruine du sionisme et de ses valeurs par ses démolisseurs muets,  aveugles et démunis de toute sensibilité.’’


Il est intéressant de remarquer l’importance donnée par l’auteur à la sensibilité à autrui dans la forme de culture que possède une société : l’indifférence des Israéliens aux souffrances des Palestiniens les rendra indifférents aussi vis à vis des souffrances de leur propre peuple.